Cet Euro prend-il toute la place, ou bien pensez-vous aussi déjà aux JO l'an prochain ?
Bien sûr que j'y pense, et j'y pensais même avant d'arriver ici pour l'Euro. C'est normal, forcément : des JO en France, à Paris, c'est extraordinaire, donc j'aimerais vraiment avoir la chance d'y participer. Mais il faut mettre ça de côté pour le moment afin de ne pas se disperser, et se focaliser uniquement sur l'Euro.

Les Bleuets n'ont rien gagné depuis l'Euro 1988... Imaginez-vous pouvoir mettre fin à cette traversée du désert ?
Évidemment que notre objectif est d'aller chercher le titre. On a le groupe et les qualités pour aller au bout. On sait que ça ne sera pas facile et il y a beaucoup d'attente autour de nous. C'est normal. Maintenant on doit réussir à bien gérer la pression et les matches pour montrer de quoi on est capables.

Ça change quelque chose d'avoir beaucoup de "Lyonnais" dans l'effectif ? *
(Rires.) On nous parle du "gang des Lyonnais" mais on n'est pas du tout un gang, au contraire on ne reste pas qu'entre nous. Tout le monde peut en témoigner ! Il n'y a pas de clan dans ce groupe, c'est d'ailleurs une de nos forces, on fait beaucoup de choses tous ensemble. Après, c'est bien aussi d'avoir des Lyonnais autour de moi car on se connaît depuis longtemps, on a le même ADN foot, donc ça se ressent sur le terrain.

Vous venez de clôturer votre première saison complète en club, en étant le Lyonnais qui a le plus joué (3 313 minutes toutes compétitions confondues), devant le gardien Anthony Lopes (3 267). Comment l'avez-vous vécu ?
Je suis content de mon temps de jeu, car c'est ce que je voulais. Je voulais montrer que j'étais capable de rester sur le terrain une saison entière. Mais j'ai beaucoup de déception en ce qui concerne nos objectifs. On ne les a pas atteints. Ce n'est pas acceptable pour un club comme l'OL d'avoir enchaîné deux saisons sans se qualifier pour l'Europe. Il va falloir poser des bases. On ne peut pas en faire une troisième comme ça. Individuellement, cette première saison pleine m'a quand même beaucoup aidé et me servira dans le futur.

Que vous manque-t-il pour devenir le joueur que vous avez envie d'être ?
Je dois être plus agressif, déjà. Moins laisser respirer mon attaquant. Je le sais. J'aimerais avoir plus d'impact défensif sur l'équipe, dégager encore plus de sérénité. Dans mes duels, notamment aériens, je peux aussi m'améliorer et en gagner davantage. Mais je dois aussi continuer de m'appuyer sur mes points forts.

Le fait de jouer avec Dejan Lovren en défense vous aide à améliorer cela ?
On n'a pas du tout le même profil. Ce que j'essaye de prendre de lui, c'est qu'il est tout le temps très dur sur l'adversaire. Quand son attaquant est dos au jeu, il ne le laisse jamais se retourner, il a du vice, il est méchant, et il sait toujours quand passer devant, quand faire faute... C'est ça qui me manque, je dois apprendre à mieux jauger les situations. En réserve, on m'a souvent dit que j'étais trop gentil. Dejan, c'est le mec le plus gentil en dehors du terrain, mais sur la pelouse il se transforme.

Comment avez-vous vécu les chamboulements au sommet du club ?
On a été surpris par le départ du président Jean-Michel Aulas. C'était comme un tremblement de terre. On ne s'y attendait pas et on a appris ça dans la presse, comme tout le monde. Le club est en train de se restructurer, des gens arrivent à des postes clés. Maintenant j'espère qu'on va suivre une idée claire, qu'on nous parlera franchement et qu'on n'apprendra pas les choses uniquement sur les réseaux. J'ai confiance en John Textor, je pense qu'il va mettre tous les ingrédients pour relever l'OL.

En refusant une offre de Chelsea pour vous à la fin du mois d'août (43 M€), l'OL vous avait accordé un bon de sortie oral pour cet été. Est-ce toujours d'actualité ?
Franchement, avec tout ce qui s'est passé depuis, je ne sais pas du tout où on en est. Je n'ai pas parlé avec la direction, ni même avec M. Textor. Je ne sais pas comment ça va se passer. Je suis dans le flou, un peu comme tout le monde. Mais j'essaye de ne pas me prendre la tête avec tout ça et aujourd'hui je pense à l'Euro Espoirs, c'est le plus important.

Vous avez quitté vos agents récemment (Score Agencies, qui représente notamment Alexandre Lacazette à l'OL). Pour quelles raisons ?
C'était pour me recentrer en famille. Entre nous, la confiance règne et quand il y a la confiance, on peut tout faire. Donc c'était surtout dans ce sens-là que j'ai pris cette décision.

Pensez-vous pouvoir encore progresser à l'OL, ou envisagez-vous de partir pour évoluer ?
Je peux évidemment encore progresser à Lyon. On a de très grands joueurs, des champions du monde. C'est vrai que l'absence de Coupe d'Europe est préjudiciable, mais mon objectif est de remettre le club au sommet.

La priorité n'est donc pas de partir ?
Ma priorité, c'est toujours le temps de jeu. Je suis un jeune joueur et je veux être sur le terrain pour progresser le plus vite possible. C'est mon critère principal, je base mes décisions là-dessus.

Malgré la concurrence féroce à votre poste, l'équipe de France A est dans votre viseur ?
Forcément. Je pense à l'Euro 2024, c'est normal, j'aime me fixer des objectifs élevés. Mais avant de parler des A, il faut exceller dans son club. Mais aussi avec les Espoirs, avec qui je veux gagner cet Euro.