Pourquoi avez-vous choisi la Ligue 1 et le RC Lens ?
J'ai beaucoup suivi votre Championnat. Il y a de grandes stars. On peut s'y montrer. Et c'est beaucoup plus difficile qu'au Pays-Bas et qu'en Belgique. Pour devenir un meilleur joueur, je devais venir en France. Lens évolue dans un système qui me convient. J'ai longuement parlé au coach (Franck Haise) par téléphone avant de m'engager. J'ai beaucoup échangé avec Florent (Ghisolfi, le coordinateur sportif). Ils m'ont donné cette confiance dont chaque joueur a besoin. En sélection, j'en ai discuté avec Eden et Thorgan Hazard. Eden (ex-Lillois) m'a chambré. Mais il m'a dit que c'était une très belle équipe (7e de L1 l'an passé). Il m'a parlé de l'ambiance. J'ai hâte de la connaître. Thorgan a fait ses classes à Lens. Et Thierry Henry (adjoint de Martinez avec la Belgique) m'a confirmé les intentions de jeu.

Avez-vous conscience que vous aurez nettement moins d'espaces en France qu'en Eredivisie ?
Je le sais. Je vois déjà la différence avec nos défenseurs. Ce n'est pas de la rigolade. À moi de me les créer. J'ai besoin de l'équipe. Mais je peux utiliser mes qualités de vitesse. En Hollande, j'ai un peu étoffé mon style de jeu. Avant, je ne prenais que la profondeur. Maintenant, je peux redescendre pour participer au jeu, évoluer sur un côté. Tourner autour d'un deuxième attaquant. Rester en neuf axial. Je suis devenu polyvalent.

Avez-vous envie de tout casser ?
Non. Je veux juste me faire une place dans l'équipe. Tu ne peux pas tout casser tout seul. À Vitesse, nous avions une équipe jeune. Ici, il y a plus d'expérience. J'ai des objectifs individuels que je ne veux pas révéler. Je l'avais fait à Vitesse. Et je ne les ai pas atteints la première saison. Je suis retourné à Vitesse en me disant : "Vas-y et casse tout." Je pense que c'est ce que j'ai fait en terminant deuxième meilleur buteur (18, derrière Sébastien Haller, 21) et deux fois joueur du mois.

Pour quelle raison aviez-vous demandé à être prêté à Arnhem ?
Ma première saison pro à Bruges était bonne. J'avais joué des matches de Ligue des champions. Marqué quelques buts. Après, avec Philippe Clement (actuel entraîneur de Monaco), ça ne s'est pas passé comme avec Ivan Leko (2017-2019). Chaque entraîneur a sa personnalité. Je ne sentais pas la saison. Je voulais revenir plus bas pour retrouver confiance en moi. Au départ, pas question de me parler des Pays-Bas. Mon agent m'a convaincu d'aller sur place. Je suis francophone mais j'ai appris à maîtriser le flamand. J'ai été convaincu par le manager et l'entraîneur. Et j'ai passé deux belles années à Vitesse (37 buts en 88 matches). Je marche avec mon coeur. C'est comme ça que je le sens. J'écoute aussi ma mère. Ce n'est pas pour ça que je fais toujours ce qu'elle me dit. Mais ses conseils sont importants.

Vous avez découvert les Diables Rouges avec lesquels vous avez marqué contre la Pologne (6-1, le 8 juin)...
Ma mère est d'origine marocaine. Mon père d'origine congolaise. J'aurais pu choisir une autre nation. Mais j'ai toujours voulu jouer pour la Belgique. J'y suis né. J'ai évolué en sélection depuis mes 14 ans. Pour moi, c'était une évidence. Ces sélections ont renforcé ma confiance. C'était comme dans un rêve. Quand tu vois De Bruyne avec le ballon, tu sais qu'il va te le mettre dans les pieds.

Le but est-il désormais d'aller au Qatar pour la Coupe du monde ?
Ce n'est pas mon simple ou seul but. Être retenu, si c'est le cas, ne sera pas suffisant. À un moment, il a fallu que je fasse un choix. Celui de venir à Lens en était un. Je suis venu pour côtoyer de grands joueurs. Faire un bon début de saison en L1. Si j'y parviens, comme c'est dans un coin de ma tête, alors seulement après je pourrai penser à la sélection.